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- Madame Aïcha
Gloire à Allah, Maître de la Création. Paix et bénédictions sur notre guide Mohamed à la promesse véridique et sincère, le digne de confiance. Seigneur, nous ne savons que ce que Tu nous as enseigné ; Toi le Savant, le Sage. Seigneur, enseigne-nous ce qui nous sera utile ; fais en sorte que ce que Tu nous enseignes nous soit utile et augmente notre savoir. Fais en sorte que la vérité nous apparaisse comme telle, et accorde nous les facilités pour la suivre ; et fais en sorte que le mensonge nous apparaisse comme tel, et accorde nous les facilités pour nous en éloigner. Fais en sorte que nous soyons de ceux qui savent écouter pour suivre le meilleur discours. Par Ta miséricorde, compte-nous parmi Tes hommes bienfaisants.
Nous continuons notre exposé relatif à la vie des honorables compagnonnes du prophète, Dieu soit satisfait d’elles. Nous poursuivons la partie relative à ses épouses, les mères des croyants, notamment la partie consacrée à Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle. Nous y analyserons le volet relatif à sa piété et à sa crainte de Dieu.
Passage consacré à Aïcha dans « Hilyatou al-Awliya’ :
Dans son ouvrage ‘hilyatou Al-awliya’ (la parure des bien-aimés), Al-Hafedh-Abou-Nou’aym a consacré un passage à Aïcha, la mère des croyants, Dieu soit satisfait d’elle. Il écrit dans l’entrée en matière de cet ouvrage : « Aïcha, l’épouse du prophète, paix et bénédictions sur lui, est l’une des bien-aimés de Dieu. »
Il faut savoir également que chaque croyant est tenu de devenir un bien-aimé de Dieu, tel que décrit dans le noble coran où on lit :
« En vérité, les bien-aimés de Dieu seront à l’abri de toute crainte, et ne seront point affligés. Ceux qui croient et qui craignent (le Seigneur). »
C’est là une définition très simple, mais combien précieuse, dont le sens est très profond : celui qui connaît Dieu et craint de Lui désobéir est un bien-aimé de Dieu ; et ce bien-aimé de Dieu cueillera le fruit le plus précieux qui soit. Le coran décrit ainsi ces bien-aimés du Créateur :
« … ils seront à l’abri de toute crainte et ne seront point affligés. »
Leur passé est couvert et ils ne seront point affligés. De même leur présent est couvert et ils n’auront pas peur.
« En vérité, les bien-aimés de Dieu seront à l’abri de toute crainte, et ne seront point affligés. Ceux qui croient et qui craignent (le Seigneur). »
Le passé est ainsi couvert sans regrets pour ce que l’individu a raté dans sa vie, et l’avenir est serein et dépourvu de peur alors que d’habitude, un individu regrette toujours ce qu’il a raté par le passé, et craint ce qui l’attend dans le futur. De même, ce noble verset souligne :
« Quiconque suivra Ma guidance ne s’égarera ni ne sera malheureux. »
Sa raison ne s’égarera point et son âme ne sera pas malheureuse.
« Ceux qui suivront Ma guidance n’auront aucune crainte et ne seront point affligés. »
Les meilleurs fruits de la foi sont que la raison ne se perdra pas, que l’âme ne sera pas malheureuse, qu’il n’y aura pas de regrets sur ce qui est passé, et qu’il n’y aura pas de craintes sur ce qui aura lieu dans le futur.
« En vérité, les bien-aimés de Dieu seront à l’abri de toute crainte, et ne seront point affligés. »
Pour parvenir à ce stade, il convient de rechercher la sublimité auprès de Dieu Tout Puissant. Il ne sied pas à l’être humain d’appartenir à tout autre qu’à Dieu, mais il convient d’être affilié à Dieu et pas à une créature de Dieu. En tant que bien-aimé de Dieu, il faut que la relation d’un individu avec son Créateur soit teintée d’excellence, qu’il soit très proche de son Seigneur.
Comme l’a décrite Al-Hafedh-Abou-Nou’aym, Aïcha était une des bien-aimés de Dieu ; et le croyant est également tenu de figurer parmi ces bien-aimés de Dieu, le chemin de ce privilège étant entre ses mains ; c'est-à-dire l’obéissance à Dieu Tout Puissant après L’avoir connu.
C’est la ‘véridique’, fille du ‘véridique’, la noble, fille du noble, la préférée épouse du préféré de Dieu, et la compagne la plus intime du maître des envoyés de Dieu, celle qui est exempte de défauts, celle dont le cœur est dénué d’imperfections, qui se détournait de la vie d’ici-bas et n’accordait aucune attention à ses attraits, celle qui s’est montrée éplorée à la suite de la perte de son compagnon intime, et celle qui fut innocentée dans le Livre. C’est là le portrait de Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle.
Il faut savoir que cet exposé nous révèle une réalité très importante : il nous montre que la femme est tout à fait pareille à l’homme : elle peut parvenir aux plus hauts degrés de la foi et être au faîte de la connaissance de Dieu ; et Aïcha figure dans cette catégorie. La femme est ainsi pareille à l’homme. Elle est son égale en matière de charge, d’honneur, et de responsabilité.
Ce qui a été dit au sujet de Aïcha et de l’amour qu’éprouvait le Prophète à son égard :
Lorsqu’il parlait de Aïcha, un des compagnons du prophète, paix et bénédictions sur lui, disait : « La ‘véridique’, fille du ‘véridique’, la bien-aimée du bien-aimé de Dieu, m’a dit… »
L’être humain aime la sublimation et il aime la perfection. Savez-vous qu’il ne peut y avoir de position supérieure à celle qui fait que quelqu’un soit avec Dieu ; qu’il soit le bien-aimé de Dieu, qu’il soit l’allié de Dieu, qu’il soit proche de Dieu, qu’il soit sous la protection de Dieu, et qu’il soit indéfectiblement lié à Dieu ? C’est un rang que ne peut connaître que celui qui en a goûté, celui qui a occupé cette position.
Anas, Dieu soit satisfait de lui, a dit :
« Le premier amour en période islamique est celui du prophète, paix et bénédictions sur lui, pour Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle. »
Il faut savoir que pour chaque caractéristique accordée à l’homme, Dieu Tout Puissant a prévu un canal pur pour un assouvissement sain ; et ainsi l’amour d’un homme pour sa femme est ce qui agrée le mieux le Seigneur. Dans le monde contemporain, les relations entre les deux sexes consistent en un million de relations interdites, un million de relations suspectes, un million de relations coupables, un million de relations qui établissent un voile entre l’homme et son Créateur, à l’exception des relations conjugales qui agréent particulièrement le Seigneur, et qui, plus elles sont solides, plus elles assurent le rapprochement avec le Créateur.
Cette noble dame, Aïcha, posait de temps en temps cette question au prophète, paix et bénédictions sur lui :
« Comment se porte ton amour pour moi ? »
Il répondait :
« Comme la boucle d’une corde ! »
Il voulait parler de la solidité d’un lien qu’on ne peut défaire. Aïcha demandait encore de temps en temps :
« Comment se porte la boucle ? »
Il répondait invariablement :
« Toujours la même, telle quelle!»
Son amour lui était toujours pareil.
Par conséquent, aimer sa femme et faire en sorte que les liens avec elle se raffermissent avec le temps, constituent un des aspects de la doctrine divine. Peut-être que lorsqu’Il a donné cette forme désirable à la femme, cette prestance, cette gentillesse et cette tendresse, le Seigneur Tout Puissant a voulu que l’homme l’aime d’un amour qui L’agrée, l’amour qui aboutit à des enfants purs, l’amour qui fonde une famille. De nos jours, les gens se figurent que l’amour n’existe que chez les mécréants, chez les débauchés, alors que l’amour dans son sens le plus élevé se situe dans les limites de la foi. Le prophète, paix et bénédictions sur lui, aimait son épouse Aïcha d’un grand amour, le premier grand amour de l’Islam ; - un amour légitime -
Lorsque l’individu recherche le péché, il ressent un accablement ; il ressent de l’ignominie et il ressent de la honte. On a demandé une fois à une femme de spectacle en France :
« Que ressentez-vous sur scène ? »
Au cœur de la déchéance, elle fut quand même sincère et répondit :
« J’y ressens du déshonneur et de la honte ! »
C’est en fait le sentiment de toute femme obligée d’exposer ses charmes et sa nudité en public. Le vrai amour doit concerner les deux époux, et dans l’intimité du foyer. Cet amour préconisé par l’Islam doit se limiter aux deux époux ; et plus la relation s’affermit entre eux, plus Dieu agrée le couple.
Le fils d’une honorable femme des compagnons du prophète était à l’agonie. Lorsque son père rentra le soir, il s’enquit auprès de sa femme de la santé de l’enfant. Elle répondit :
« O Abou-Talha, son état est des plus calme. »
Par état calme, elle signifiait qu’il était mort. Puis elle se para, se fit belle et partagea la couche de son mari. Le lendemain matin, elle lui demanda :
« Si des voisins te prêtent quelque chose, puis la reprennent, te mettras-tu en colère ? »
Il répondit :
« Non ! »
Elle reprit :
« C’est ce que Dieu a fait avec nous ! Il nous a prêté un enfant, puis nous l’a repris. »
Abou-Talha raconta le fait à l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui, qui commenta :
« Dieu vous bénisse en cette nuit. »
Les ouvrages rapportent que le couple eut par la suite un enfant qui eut à son tour dix enfants qui devinrent tous récitants du Livre de Dieu.
Ainsi, pour toute chose dont Il a doté l’être humain, Dieu Tout Puissant a prévu un canal sain pour que sa créature puisse assouvir ses pulsions. La religion musulmane ne connaît pas de privation dans ce domaine, et l’amour le plus sacré reste l’amour conjugal.
Je me rappelle cette anecdote qui est très édifiante :
« J’étais étudiant, et un de nos éminents professeurs à l’université vint à partir en retraite. A l’occasion d’une grande collation qui fut organisée en son honneur, et après avoir reçu les honneurs de l’assistance, il fit la déclaration suivante :
« Tout individu qui ne ressent pas le besoin d’aimer, et tout individu qui ne ressent pas le besoin d’être aimé, n’est pas un être humain. »
Si un individu se considère comme un être humain, il doit ressentir le besoin d’aimer tout comme il doit ressentir le besoin d’être aimé. Mais qu’aime-t-il en tant qu’être humain ? Il aime sa femme, ses enfants, ses parents, son travail, la vérité… Mais le plus haut degré est et reste l’amour de Dieu Tout Puissant ; c’est le summum de l’amour, toute autre forme d’amour va en diminuant, toute autre forme d’amour prend fin avec la mort alors que l’amour de Dieu est perpétuel, éternel.
Quelle était la question de Aïcha pour son époux, paix et bénédictions sur lui ?
« Comment se porte ton amour pour moi, O envoyé de Dieu ? » « Pareil à la boucle d’une corde. »
Répondait-il, autrement dit, très vivace. Elle renouvelait de temps en temps sa question :
« Comment se porte a boucle de la corde, O envoyé de Dieu ? »
Il répondait invariablement :
« Telle quelle ! »
Autrement dit, toujours aussi solide.
Un commentaire succinct sur le sujet fait ressortir que l’amour qui naît dans le péché s’étiole rapidement alors que celui qui s’installe dans les limites de la foi évolue en se renforçant. C’est ainsi que le croyant voit son amour grandir et se renforcer pour les siens.
Un jour, la jeune Fatima évoqua Aïcha devant l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui, et les ouvrages ne spécifient pas ce qu’elle en dit. Le prophète, paix et bénédictions sur lui, répondit à sa fille :
« Il s’agit de la bien-aimée de ton père, ma petite ! »
Ibn-Al-Abbas, Dieu soit satisfait d’eux, confia un jour à la mère des croyants :
« Tu étais la préférée des épouses du prophète à ses yeux, et l’envoyé de Dieu n’aimait que ce qui était bon. »
Que permettait la position du prophète, paix et bénédictions sur lui, qu’il adorât ? Une femme pour sa beauté uniquement ? Non ! Il l’aimait pour sa perfection, pour son savoir, pour sa moralité, pour son amour de Dieu Tout Puissant. L’amour du prophète est un grand indicateur. Se peut-il que le prophète aimât autre chose que ce qui est bon ?
« Tu étais la préférée des épouses du prophète à ses yeux, et l’envoyé de Dieu n’aimait que ce qui était bon. » avait reconnu Ibn-Al-Abbas. Il continua : « Ton collier s’était défait - le collier tomba du cou de Aïcha et se défit dans la localité de Al-Aboua - le prophète, paix et bénédictions sur lui, s’était baissé pour le ramasser, perle après perle, puis, ne trouvant pas d’eau pour faire ses ablutions, Dieu Tout Puissant fit alors descendre la révélation suivante: »
« … Faites ablutions sèches (en touchant) une terre saine… »
C’est ce verset qui permet au croyant de faire ablutions sèches. Ibn-Al-Abbas précise :
« C’est grâce à toi et à la faveur que Dieu t’a accordée qu’Il a fait descendre cette révélation comme permission exceptionnelle accordée aux musulmans. »
Ainsi, suite à la chute du collier de Aïcha, le prophète, paix et bénédictions sur lui, se baissa pour le ramasser, perle après perle, et, ne trouvant pas d’eau pour faire ses ablutions, Dieu Tout Puissant fit descendre la révélation suivante :
« … Faites ablutions sèches (en touchant) une terre saine… »
Ibn-Al-Abbas continue ses paroles élogieuses à propos de Aïcha :
« Et Dieu fit descendre d’au-delà des sept cieux (les versets proclamant) ton innocence, de sorte qu’il n’existe pas de mosquée dans laquelle on évoque le nom de Dieu sans que ta considération ne soit évoquée nuit et jour.
Est-il concevable que Dieu Tout Puissant évoque le nom de quelqu’un dans le noble coran ; ce Livre que nous lisons avec ferveur, que nous lirons jusqu’à la fin des temps ; que le nom d’un compagnon puisse y figurer ou que celui d’une femme puisse y être cité ?
On peut se poser la question suivante : « y a-t-il un compagnon dont le nom a été cité dans le coran ? En effet ! Il y en a eu un seul, et il s’agit de Zayd. Mais pourquoi donc y a-t-il été cité ? Parce qu’il était le fils adoptif du prophète, paix et bénédictions sur lui, et on l’appelait Zayd-Ibn-Mohamed. Lorsque Dieu Tout Puissant a voulu interdire la pratique de l’adoption, il commença par Son prophète, et ainsi Zayd perdit ce nom prestigieux que Dieu Tout Puissant compensa par un bien meilleur mérite ; celui de faire figurer son nom dans le noble coran, dans le Livre de Dieu dans lequel il sera évoqué jusqu’à la fin des temps. C’est la raison pour laquelle le nom de ce compagnon figure dans le noble coran.
« Lorsque Zayd en eut assez d’elle, Nous te la fîmes épouser… »
Aïcha réagit aux paroles élogieuses en ces termes :
« O Ibn-Abbas, c’en est assez de tes éloges ! Par Dieu, j’aurais voulu qu’on m’oublie tout à fait. »
Cela signifie que l’individu sincère ne fait pas attention aux éloges d’autrui et que ces éloges ne l’atteignent nullement. L’individu sincère désire le visage de Dieu et vise Son agrément, et rien d’autre. Par contre, l’adoration des gens pour lui, et leurs louanges ne l’intéressent ni ne le touchent nullement.
Il existe un mal d’ordre psychologique qui affecte certaines personnes: c’est la soif d’éloges. Si elle ne fait pas l’objet d’éloges de la part d’autrui, une telle personne fera tout pour amener les gens à vanter ses mérites. Si on ne fait pas attention à elle, elle fait tout pour attirer l’attention. Si elle invite quelqu’un à un repas, elle lui pose la question : « Ce plat ne vous plaît pas ? » Ceci pour que le convive lui réponde : « Au contraire ! C’est un repas succulent ! » Elle peut également poser la question suivante : « Comment avez-vous trouvé la conférence ? Comment avez-vous trouvé le cours ? Que pensez-vous de cet ouvrage ? » Si jamais personne ne fait attention à elle, elle crée des problèmes autour d’elle. C’est un mal psychologique qu’on appelle la soif d’éloges.
Concernant la personne sincère vis-à-vis du Tout Puissant, elle est bien au dessus de toutes ces mesquineries, et c’est le comportement adopté par Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle, lorsqu’elle s’adresse à Ibn-Al-Abbas en ces termes :
« O Ibn-Abbas, c’en est assez de tes éloges ! Par Dieu, j’aurais voulu qu’on m’oublie tout à fait. »
L’être humain aime trois choses : il aime sa survie et l’assure au moyen du boire et du manger ; il aime la survie de son espèce et l’assure au moyen de la reproduction ; et il aime qu’on l’évoque pour l’affirmation de soi. Il aime jouir d’une grande importance. Ces trois concepts peuvent très bien aller de pair avec le bien, et ainsi, si un individu lit le coran, s’il l’apprend, s’il l’enseigne, s’il se rapproche du Juge Unique, Dieu Tout Puissant élèvera son renom. Le coran évoque en ces termes l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui :
« N’avons-Nous pas ouvert pour toi ta poitrine ? Et ne t’avons-Nous pas déchargé du fardeau qui accablait ton dos, puis exalté pour toi ta renommée ? »
Il faut comprendre que chaque croyant bénéficie d’un sens de ce dernier verset…
Ainsi, l’alimentation préserve l’existence ; le mariage préserve l’espèce ; les bonnes actions, la connaissance de Dieu et l’obéissance à Ses décrets fait élever le renom parmi les gens, et cette élévation s’effectue sans que les moyens de sa réalisation en soient répréhensibles pour autant.
Abou-Salama rapporte d’après Aïcha, qu’elle dit :
« O envoyé de Dieu ! Je t’ai vu, la main sur la crinière du cheval, parler avec Dihya-Al-Kilbi. » Le prophète, paix et bénédictions sur lui, dit : « Tu as vu la scène ? » Elle répondit : « Oui ! » Il reprit : « Il s’agit de l’Ange Gabriel, et il te salue ! »
Le privilège de cette dame illustre est qu’elle a vu l’Ange Gabriel, Gabriel le commandeur des anges, qui transmet un salut à Aïcha, ce qui constitue un événement extraordinaire. Il est des individus qui font l’objet d’éloges de la part de personnes importantes ; ils en sont tout heureux. Ils font parfois l’objet d’éloges de la part de gens de bas niveaux ; bien entendu, ces éloges n’ont aucune valeur.
L’important vient de celui qui fait des éloges, de celui qui considère que quelqu’un est assez important pour faire l’objet d’éloges, de celui qui voit que son vis-à-vis sort du lot. C’est ainsi qu’auprès du Seigneur, le croyant jouit d’une position de sincérité.
« Ceux qui craignent le Seigneur seront dans des jardins et des ruisseaux. Ils jouiront d’un séjour de vérité auprès d’un Souverain Omnipotent. »
Lorsque le prophète, parlant de l’ange Gabriel, dit à Aïcha :
« Il te salue. » elle répondit : « et que la paix soit sur lui, et la bénédiction de Dieu, et que Dieu rétribue un tel visiteur en bien. Quel meilleur compagnon et quel meilleur visiteur ! »
* * *
L’ascétisme de Aïcha, et sa dépense pour l’amour d’Allah :
Quant à l’ascétisme de cette illustre personne, l’épouse de l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui, Al-Qacem-Ibn-Mohamed en dit : « Aïcha, la mère des croyants, Dieu soit satisfait d’elle, avait l’habitude de jeûner jusqu’à ce que le jeûne l’affaiblisse. D’après Ibn-Al-Mounkadir, d’après Oum- Dharr, l’amie de Aïcha, elle déclara : « On lui fit parvenir une somme d’argent ; peut-être quatre-vingt mille ou cent mille alors qu’elle jeûnait ; elle se fit apporter un plateau, s’assit et se mit à les distribuer aux gens. Le soir venu, elle ne possédait plus un seul dirham. »
Il faut savoir que la famille du prophète est à son image ; la famille du prophète est une composante de sa mission. Il faut également savoir que les gens ne croient pas un individu qui évolue d’un côté alors que sa famille évolue de l’autre côté et qu’il ne prend pas soin de leur éducation. La famille de l’envoyé de Dieu faisant partie de sa mission, il y a une question d’importance qui se pose: si quelqu’un n’arrive pas à éduquer sa famille, la doctrine qu’il défend n’est ni réaliste, ni crédible. Et s’il lui est possible de le faire, mais ne le fait pas, il a failli quelque part ; quelle serait sa réponse pour se justifier ? Rien ! C’est pour cela que :
« Dieu veut vous débarrasser de toute souillure, O gens de la maison (du prophète) et Il veut vous purifier à fond. »
Le Créateur a pris sur Lui de purifier les membres de la famille du prophète parce qu’ils constituent une part de la mission prophétique. Quand est-ce qu’on fait confiance à quelqu’un ? Lorsqu’on se rend compte que dans sa vie privée, il se révèle intègre, lorsque ses actes reflètent ses paroles et vice-versa ; et ainsi, lorsqu’on remarque qu’il n’y a pas de contradictions entre les paroles et les actes chez quelqu’un, son rang s’en trouve automatiquement élevé. C’est ainsi que les membres de la famille du prophète sont considérés comme une partie intégrante de la mission prophétique ; et s’il en résulte une défaillance ou un défaut, la mission s’en trouve automatiquement altérée.
Au crépuscule, Aïcha demanda à sa bonne : « Où est mon dîner ? » La bonne apporta du pain et de l’huile. Aïcha venait de distribuer cent mille dirhams alors qu’elle jeûnait, et on lui apporta du pain et de l’huile pour rompre le jeûne. Oum-Dhar lui dit : « N’aurais-tu pas pu nous acheter un peu de viande avec l’argent que tu avais entre les mains pour nous permettre de rompre le jeûne avec ?! »
Le coran présente ce genre de personnes ainsi :
« … Ils leur donnent de plus la préférence sur eux-mêmes, même s’ils sont dans le besoin. »
Et ‘Ouroua dit :
« J’ai vu Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle, distribuer soixante-dix mille dirhams alors qu’elle reprisait la poche de son corset. »
Sur le même sujet, le prophète, paix et bénédictions sur lui, entretint ainsi Aïcha:
« O Aïcha, si tu veux me rejoindre (dans l’autre monde), tu devras te contenter de la pitance d’un cavalier en ce bas monde, et garde-toi de fréquenter les riches et ne considère pas comme usagé un vêtement qui n’a pas été déjà raccommodé. »
Aïcha répondit à sa servante :
« Ne soit pas dure avec moi ! Si tu me l’avais rappelé, je l’aurais fait. » Ainsi, la bonne avait dit : « Tu aurais dû laisser un dirham qui nous eut permis d’acheter un peu de viande pour rompre le jeûne avec.» Mais Aïcha avait tout distribué et n’avait pas laissé un seul dirham pour elle.
‘Ouroua rapporte également que Mou’aouia (alors khalife des croyants) fit parvenir une somme de cent mille en liquidités à Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle. Par Dieu, le soleil ne s’était pas couché ce jour là que la somme fut intégralement distribuée. Sa servante lui dit : « De cette somme, tu aurais dû nous acheter de la viande pour un dirham. » Aïcha lui répondit : « Si tu me l’avais rappelé avant, je l’aurais fait. »
Et cette autre anecdote d’après Hicham-Ibn-‘Ouroua, d’après son père, d’après Aïcha : « Aïcha vendit ce qu’elle possédait pour la somme de cent mille qu’elle distribua, puis elle rompit le jeûne avec du pain d’orge. Une de ses servantes lui fit remarquer : « Tu aurais dû garder un dirham pour l’achat d’un peu de viande que nous aurions partagé pour rompre le jeûne. Aïcha répliqua : « Tu aurais dû me le rappeler avant. »
Ceci indique clairement l’ascétisme de cette dame. Il est rare qu’une femme soit ascète ; dans les faits, les femmes exigent de leurs maris plus qu’ils ne peuvent supporter. C’est pourquoi quand Dieu Tout Puissant dit sur ce sujet :
« …Vous avez de vos épouses et de vos enfants des ennemis (une tentation)… »
… Des exégètes ont dit : « Il s’agit ici d’une inimitié de destination (retour à Dieu) et non d’une inimitié de fait (actuelle). Ce qui signifie que lorsque l’ange de la mort se présente à un individu qui mérite les tourments pour ce qu’il a consommé comme biens illicites du fait des conseils de sa femme qui l’a orienté sur cette voie, une haine finit par naître entre les deux époux. N’eût été sa femme, il ne serait pas en enfer. C’est pourquoi la tradition souligne :
« Les femmes les moins dispendieuses sont sources d’une très grande bénédiction pour leurs maris. »
« Les femmes qui allient un beau visage et une dot modeste sont les plus bénies. »
La femme la plus illustre est celle qui ne fait pas subir à son mari ce qu’il ne peut supporter ; c’est celle qui ne l’incite pas à commettre un péché, c’est également celle qui ne le harcèle pas pour gagner plus d’argent, et c’est celle qui ne le pousse pas à consommer les biens illicites. Telle est l’épouse vertueuse, et non pas celle qui le harcèle pour posséder une maison somptueuse et des meubles de luxe afin qu’elle puisse les étaler et faire resplendir son renom alors que son époux est destiné à se débattre dans le feu de l’enfer.
Je me rappelle l’anecdote suivante : une femme demanda à son mari de lui acheter quelques articles très coûteux. Le mari lui répondit : « Ecoute-moi bien ! Il existe au paradis des femmes appelées ‘prunelles des yeux’ (hourou al’ayn) qui, si l’une d’elles seulement venait à se dévoiler à la Terre, la beauté de son seul visage ternirait l’éclat du soleil et de la lune. Aussi ; te sacrifier aujourd’hui pour elles m’est plus aisé que les sacrifier pour toi. »
C’est ainsi que le croyant n’obéit pas à toute demande qui désobéit à Dieu ou qui éloigne de Dieu.
On rapporte que Abderrahmane-Ibn-Al-Qacem a dit : « Mou’aouia offrit un jour à Aïcha des vêtements, de l’argent et autres articles à ranger dans une armoire Lorsque Aïcha sortit à sa rencontre et le vit, elle pleura et dit : « Mais le prophète, paix et bénédictions sur lui, n’avait pas l’habitude de choses pareilles. » Elle s’empressa de tout distribuer et n’en laissa rien. Elle avait une invitée et jeûnait. Elle jeûnait fréquemment après la disparition du prophète, paix et bénédictions sur lui.
Lorsqu’elle rompit le jeûne, elle le fit avec du pain et de l’huile. Son invitée lui dit : « O mère des croyants ! Si avec un dirham de ce qui t’a été offert tu faisais acheter un peu de viande que nous mangerions ensemble. » Aïcha répondit : « Mange ! Par Dieu, il ne nous en reste plus rien ! »
Telle était sa générosité, et ainsi était son ascétisme.
Les femmes, de nos jours, exagèrent dans la façon d’orner la maison ; et lorsque l’ange de la mort se présente, elles prennent le chemin de l’éternité les mains vides.
* * *
Sa renommée en matière de savoir.
D’après son père, Hicham-Ibn-‘Ourwa rapporte : « Parmi les gens, je n’ai pas vu plus connaisseur du coran, d’un précepte, du licite et de l’illicite, de poésie, de traditions ou de généalogie, que Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle. » Ainsi, elle était incomparable en matière de connaissances du coran, des préceptes, du licite, de l’illicite, de poésie, de traditions et de généalogie.
En vérité, il n’y a pas de meilleure qualité chez la femme que sa science et son savoir, car elle réunit la gloire dans tous ses aspects : elle est aimée, sociable, chère, douce ; et si en plus elle s’avère savante, juriste/érudite, récitante du Livre de Dieu, si elle distingue le juste de l’injuste, le licite de l’illicite, le bien du mal, ce qu’il faut faire de ce qu’il ne faut pas faire, elle donne à ses enfants la meilleure éducation ; c’est une femme accomplie. De même, si on inculque le savoir à une fille, on inculque le savoir à toute une famille ; par contre, si on inculque le savoir à un garçon, on l’inculque à une seule personne. Ainsi doit être la mère idéale.
Je ne vous cache pas que dans cette assemblée, figurent un grand nombre de personnes dont la raison du retour vers le chemin du Seigneur se trouve être leurs épouses qui ont connu le Créateur avant leur mariage. Elles ont réussi à ramener leurs époux à l’obéissance de Dieu, ce qui constitue en soi une immense grâce. Il n’est pire défaut chez la femme que l’ignorance, et il n’y a pas pire chez elle que le fait de se vanter avec ce dont elle possède, de ce dont son époux possède, brisant ainsi le cœur de ses semblables qu’elle regarde de haut. Ce n’est en fait qu’une diablesse, même si elle prétend être une musulmane.
Le même ‘Ouroua disait de la mère des croyants : « O mère ! Comment puis-je m’étonner de ton érudition alors que tu es l’épouse de l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui ! » En effet, il ne sied pas à une personne d’être savante alors que son conjoint est ignorant, de culminer sur les sommets du savoir alors que le conjoint rampe au fond du gouffre de l’ignorance.
Je me rappelle une fois une de mes connaissances qui me dit : « Un homme possédait une très riche bibliothèque dans laquelle trônait un ouvrage rarissime et d’une valeur inestimable. Nous avons essayé d’emprunter cet ouvrage pour une journée au moins ; peine perdue. Il refusa catégoriquement. Cette personne me jura solennellement qu’après la mort de cet homme, elle trouva cet ouvrage dans la poubelle. C’est ainsi qu’on trouve des gens très cultivés possédant des bibliothèques très riches, mais dont les épouses ignorantes ne pensent de ces ouvrages qu’en tant que choses inutiles, bonnes à jeter à la poubelle. L’idéal serait qu’un homme partage la vie d’une femme qui soit sa complice, qu’il soit cultivé et recherche la science religieuse en même temps que et avec sa femme qui devient non seulement son épouse, mais également une amie intime.
On peut s’en rendre compte par soi-même ; lorsqu’on fréquente quelqu’un de croyant et qu’on l’entretient pendant une heure, deux, trois, quatre, voire cinq heures, on ne se lasse pas de lui.
Pourquoi donc ? Tout simplement parce qu’il est tout à fait du même genre, du même niveau de culture, qu’il partage la même foi, la même façon de penser, et les mêmes valeurs alors qu’un autre individu s’avère infréquentable un seul quart d’heure et ne mérite pas qu’on lui adresse une seule parole, parce qu’il n’existe aucun dénominateur commun entre lui et son vis à vis.
Après un certain temps qui suit le mariage, l’époux découvre sa femme sur plusieurs plans. Durant les fiançailles, les entretiens duraient trois heures, et ni l’un ni l’autre ne s’en lassaient, mais après deux ans de mariage, les choses changent ; si la femme ne possède pas les mêmes affinités que son mari, elle n’aura rien de son amour, et c’est pourquoi le croyant est tenu d’inculquer la science religieuse à sa femme afin que son savoir fasse d’elle une amie et pas seulement une épouse, comme le prouvent les paroles suivantes :
« O mère ! Comment puis-je m’étonner de ton érudition alors que tu es l’épouse de l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui, et la fille de Abou-Bakr ? »
Des compagnons du prophète furent agréablement surpris d’apprendre que Aïcha avait de bonnes connaissances en médecine. Elle dit :
« A la fin de sa vie, l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui, faiblissait et était souvent malade, et les délégations se succédaient de toutes parts à son chevet et lui prescrivaient des remèdes que je lui administrais en le soignant, d’où mon initiation aux principes de la médecine. »
Elle devint ainsi une experte en médecine.
Abou-Moussa nous révéla :
« Tout problème qui surgissait et que nous exposions à Aïcha trouvait immanquablement sa solution chez elle. »
Des exégètes ont également dit :
« Si on venait à comparer le savoir de Aïcha avec celui de toutes les mères des croyants et même celui de toutes les femmes, le savoir de Aïcha se révélerait bien meilleur. » Elle était vraiment érudite.
Le prophète, paix et bénédictions sur lui, nous a appris à estimer nos épouses. Le croirez-vous ? Il sollicita l’avis de Oum-Salama sur un point délicat lors de l’affaire connue sous le nom de la ‘réconciliation de houdaybia’. Ce fut elle qui lui conseilla d’abandonner son habit rituel (ihram) et de se couper les cheveux afin que ses compagnons l’imitassent ; c’est ce qui se passa. C’est pourquoi Dieu Tout Puissant dit à propos des épouses :
« … Et que tous vos rapports s’accomplissent sous le signe de la bienveillance. »
Il convient donc pour les époux d’avoir recours à la consultation afin de faire pour le mieux ; autrement dit, la femme doit donner son avis et conseiller son mari, et lui, faire de même avec elle.
Abou-Azzanad rapporta également : « Je n’ai pas vu meilleur rapporteur de poésie que ‘Ourwa. » On lui dit : « D’où as-tu puisé ton recueil ? » Il dit : « Tout mon recueil vient de Aïcha. »
‘Ata’-Ibn-Rabah dit également : « Aïcha était la plus érudite, la plus savante, et la meilleure en matière d’avis. »
Masrouq dit d’elle : « J’ai vu les anciens des compagnons du prophète à un âge avancé la consulter à propos de la science des devoirs religieux. »
* * *
Particularités de Aïcha :
Quels sont donc les domaines dans lesquels Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle, a excellé ?
Aïcha elle-même dit :
J’ai été privilégiée en dix choses ; elle en cita la venue de l’ange Gabriel par sa voix, en ce que sa voix plaît à l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui. Il n’épousa aucune vierge à part moi (c’est la seule épouse qu’il a prise vierge), et aucune femme n’avait les père et mère comme compagnons d’exil du prophète ; Dieu m’a innocentée au moyen d’une révélation céleste ; la révélation descendait sur l’envoyé de Dieu alors qu’il était en ma compagnie ; l’envoyé de Dieu priait alors que, étendue, je le gênais – le prophète et son épouse possédaient une seule pièce très réduite dans laquelle il ne pouvait prier alors qu’elle était étendue ; lorsqu’il devait se prosterner, elle ramenait à elle sa jambe pour lui faire de la place -. Il a quitté ce monde alors que sa tête reposait entre mon cou et ma poitrine, chez moi, la nuit qu’il devait partager avec moi ; et enfin, il a été enterré chez moi. » Cette dame illustre a ainsi bénéficié de toutes ces faveurs.
Al-Hafedh-Adhahabi dit également sur Aïcha : « Je ne connais pas parmi toutes les femmes de la nation de Mohamed, et même parmi toutes les femmes, une femme plus savante qu’elle. »
Même Acha’bi parlait de Aïcha et s’étonnait de ses connaissances en droit islamique et de sa science en disant : « Que penser de l’éducation puisant sa source dans la prophétie ? C’est le fruit de l’éducation du prophète, paix et bénédictions sur lui. »
D’aucuns ont dit : « Si son père Abou-Bakr avait eu un descendant mâle de la trempe de Aïcha, le pouvoir ne lui aurait pas échappé. » Si ce descendant mâle de la trempe de Aïcha avait existé, il aurait certainement été le khalife des musulmans après son père. »
Diffamations des adversaires de l’Islam au cours de l’histoire :
L’histoire de l’islam connaît une bataille nommée ‘la bataille du chameau’ dans laquelle Aïcha a été partie prenante. De l’encre a coulé concernant cet épisode, mais aucune preuve ne vient étayer ce qui s’est dit sur cette bataille. On en a raconté des mensonges et des exagérations ridicules ; le résumé des événements est le suivant :
« Les assassins de ‘Othman, Dieu soit satisfait de lui (il s’agit du troisième khalife), craignirent que Ali ne s’alliât avec le trio composé de Talha, Azzoubayr et Aïcha pour se saisir d’eux. Ils attaquèrent donc le camp de Talha. Ces derniers pensèrent que Ali les avait attaqués ; ils se défendirent donc. Ali pensant que le camp de Talha l’avait attaqué se défendit à son tour.
Ce fait a des conséquences incalculables sur le déroulement de l’histoire. Cette ruse est monnaie courante entre les belligérants. Une faction tierce désignée par la lettre ‘C’ agit en attaquant une faction ‘A’ d’un côté, et une faction ‘B’ de l’autre côté. Les ‘A’ pensent que ce sont les ‘B’ qui les ont attaqués, et se défendent donc, et les ‘B’, pensant que ce sont les ‘A’ qui les ont attaqués, se défendent également. Les parties ‘A’ et ‘B’ sont évidemment innocentes et n’avaient aucune intention belliqueuse ni un désir de conflit. C’est la même ruse qui a été fomentée et connue sous le nom de ‘bataille du chameau’. C’était une petite bataille sans conséquences, mais les ennemis de l’islam, voulant ternir la renommée des musulmans, en rajoutèrent et gonflèrent l’événement. Un malentendu provoqué par une ruse de la part d’un groupe d’assassins eût pour effet de créer des dissensions malgré la bonne foi qui prévalait chez les deux factions. Il est connu qu’en islam, celui qui fait effort d’interprétation en l’absence de textes de jurisprudence et agit de bonne foi, mais se trompe, bénéficie quand même d’une bonne rétribution auprès de Dieu. Le prophète, paix et bénédictions sur lui, dit sur ce point :
« Si mes compagnons venaient à être critiqués, alors abstenez-vous en. »
La ‘bataille du chameau’ a eu lieu ; son importance et ses implications sont mille fois moindres que ce qui est rapporté dans les ouvrages, tout simplement parce que les ennemis de la religion on voulu ternir la flamme et le premier élan de l’islam. Telle est la réalité de cette bataille. Dieu souligne dans ce verset :
« Interrogez les gens du Livre (les spécialistes en la matière) si vous ne savez point. »
Il convient de se référer aux historiens, aux enquêteurs, aux justes, à ceux qui ont extirpé la vérité de l’amalgame des différentes versions qui regorgent de faits exagérés qui ne présentent aucune preuve.
En vérité, Ali, que sa face soit ennoblie, vantait les mérites de Aïcha, l’honorait et évoquait son rang élevé.
Amar-Ibn-Yassir dit : « J’ai entendu Ali dire en parlant de Aïcha alors qu’il prêchait du haut de la chaire : « Elle est l’épouse de notre prophète, paix et bénédictions sur lui, en ce monde et dans l’autre. Et Aïcha de son côté respectait Ali et l’honorait. »
Ce qui s’est passé entre les compagnons du prophète, paix et bénédictions sur lui, en matière de différends, n’a pas été la cause de l’antagonisme, de la haine, et du ressentiment entre eux, mais a été le résultat d’efforts d’interprétation par lesquels Dieu a octroyé Sa clémence aux uns et aux autres. Dieu soit satisfait d’eux tous, et qu’Il nous rassemble dans leur groupe le jour de la résurrection.
Il ne sied nullement à un infirmier de corriger deux éminents chirurgiens opposés dans leurs avis, et il ne sied nullement à un simple soldat de corriger deux officiers commandant des armées, opposés par leurs opinions. De même, nous ne sommes pas habilités à juger les deux factions victimes d’un complot ayant abouti à la ‘bataille du chameau’. Le prophète, paix et bénédictions sur lui a dit :
« Si mes compagnons venaient à être critiqués, alors abstenez-vous en. »
Comme nous l’avons dit, Aïcha respectait et honorait Ali, et Ali en retour respectait Aïcha et l’honorait ; et ‘l’épisode du chameau’, insignifiant et sans ampleur, a été ‘gonflé’ de façon démesurée par les ennemis de l’islam au moyen d’une ruse fomentée par une faction tierce qui a réussi à allumer le feu de la discorde.
Je me rappelle du même procédé ourdi lors d’une guerre civile dans un pays voisin ; Dieu merci ! Cette guerre est maintenant terminée après de longues années de conflits communautaires. A chaque fois que les accrochages s’estompaient et tendaient vers l’arrêt des hostilités, une partie tierce intervenait pour attiser le feu des hostilités qui reprenaient de plus belle, et ainsi de suite. Ce sont là des agissements criminels et vieux comme le monde. Lorsqu’une faction tierce n’a pas intérêt à ce que la concorde règne entre deux factions amies, elle s’arrange pour porter des coups à l’une et à l’autre en leur faisant croire que l’agression vient de l’adversaire qui a rompu une trêve, et ainsi la contre-attaque intervient de part et d’autre selon les agissements de la tierce partie. De même pour la ‘bataille du chameau’, l’explication la plus précise qui a caractérisé cet épisode consiste en un scénario machiavélique destiné à créer la discorde entre les deux factions amies. Puisque l’être humain est jugé sur ses intentions et son effort d’interprétation en l’absence de textes de référence ; s’il se trompe, il est quand même rétribué en bien.
Conclusion :
Ici se termine l’exposé sur Aïcha, épouse du prophète, paix et bénédictions sur lui, mère des croyants. Le prochain exposé concernera une autre mère des croyants, en l’occurrence Hafsa, Dieu soit satisfait d’elle, fille de Omar-Ibn-Al-Khattab,